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Apprentissage du respect et de la tolérance en milieu scolaire

7 mai 2018

Depuis sa création, NPNS œuvre à la sensibilisation des jeunes générations à l’égalité, au respect et à la tolérance. Depuis #MeToo, la parole s’est libérée, et ces échanges sont désormais recherchés.

NPNS offre un cadre auprès les jeunes qu’elle rencontre pour : les faire dialoguer, s’écouter, comprendre le vécu de l’autre, celui des filles, des garçons, des jeunes qui feront le monde de demain.

 

Débattre, s’exprimer

C’est dans un lycée du 19e arrondissement de Paris que nous décidons de démarrer ce dialogue. Première heure, identifier nos préjugés. Les jeunes sont invités à définir un homme, une femme en nous donnant le premier mot qui leur vient à l’esprit. Leurs réponses : virilité, barbe, immature, fils de pute, mystère. Le ton est donné.

Pour les femmes, on retrouve : mère, maquillage, élégante, ménage. “Non, mais n’importe quoi!” lance quelqu’un. La majorité ne se reconnaît pas ces définition collectives pourtant données spontanément. Le débat est ouvert: ensemble, on parle, on interroge, on s’exprime sur nos vécus. “Moi ce qui m’énerve…”, “souvent on dit des trucs comme ça alors qu’en réalité c’est plus trop le cas…” Après une heure de parole libre, une phrase est lâchée : “Ouais mais là je suis pas trop d’accord avec toi, c’est pas du sexisme ça”.

intervention scolaire ni putes ni soumise

S’écouter, déconstruire

C’est le moment d’intervenir et d’attirer l’attention sur le nerf de la guerre : l’écoute. Entre filles et entre garçons, les jeunes se mettent d’accord sur quelques questions qu’ils aimeraient poser à l’autre sexe. C’est l’occasion de réfléchir sur le vécu de l’autre que nous n’avons pas, sur toutes ces réactions que l’on ne comprend pas chez l’autre. Face à face, les groupes s’interrogent tour à tour, se répondent. Ce n’est pas une confrontation mais un échange attentif.

“Comment vous vous sentez quand vous vous faites aborder dans la rue?”

“A partir de quel moment vous vous sentez agressées?”

“Est-ce que ça vous est arrivé de réprimer vos sentiments du fait d’être un garçon?”

“Quand est ce que vous savez si vous êtes amoureux?”

Des réponses sont apportées par deux ou trois personnes de chaque groupe. Interdiction de commenter, de réagir à ce qui est dit. C’est le plus dur : écouter la parole de l’autre sans juger, sans commenter, sans réagir tout de suite, simplement écouter ce que l’autre a à nous raconter. Dans ce silence attentif, la parole prend une importance particulière. Les jeunes racontent une agression, la peur dans la rue, la tristesse qu’on n’exprime pas pour ne pas passer pour un faible. Ils se risquent à dévoiler un peu de leur vécu.

Au bout d’une heure, l’exercice prend fin. Les participants sont un peu frustrés de ne pas avoir pu réagir, un peu étonnés de ce qui a pu être dit. Mais surtout tout le monde s’est écouté et chacun repart en ayant au moins compris une chose : se définir seulement en tant que fille ou garçon est réducteur. Au contraire, nous sommes des individus, tous différents : c’est ça la vraie richesse humaine, et c’est ça qui se respecte.

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